Caserne de gendarmerie et 39 logements

PERI 2026

COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DU PAYS AJACCIEN (CAPA)

  • En cours
  • Habitat
  • Sécuritaire, Secours
PERI Caserne de gendarmerie et 39 logements PERI Caserne de gendarmerie et 39 logements PERI Caserne de gendarmerie et 39 logements PERI Caserne de gendarmerie et 39 logements PERI Caserne de gendarmerie et 39 logements PERI Caserne de gendarmerie et 39 logements PERI Caserne de gendarmerie et 39 logements PERI Caserne de gendarmerie et 39 logements PERI Caserne de gendarmerie et 39 logements PERI Caserne de gendarmerie et 39 logements

Lieu

Peri (Corse-du-Sud)
Lieu dit Chioso Cumunu
Route de la Chapelle Saint-Antoine

Programme

Caserne de gendarmerie
39 logements

Maître d'ouvrage

COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DU PAYS AJACCIEN (CAPA)

Calendrier

Concours 2023
Livraison 2026

Equipe de maîtrise d'oeuvre

Mandataire :
VERSINI ARCHITECTES

Architecte associé :
VALERO GADAN ARCHITECTES

BET Structure : SB INGENIERIE

BET Fluides : SINETIC

Economiste : BEAUMECO

BET VRD / Paysage :
IDTEC PROJETS DE VILLE

BET Sûreté :
CRONOS CONSEIL

Acousticien : GAMBA

Surface totale

5 000 m² SDP

Montant des travaux

15 M€ HT

Labels

RE 2020

Perspectiviste

IMGS

Statut : En études

La nouvelle caserne de gendarmerie viendra remplacer la caserne Bacciochi et la brigade de Peri, à l’Est du village.

Le projet s’implante sur un terrain en pente, à flanc d’une colline bordée par une rivière. Ce contexte rural, fortement boisé, nous a amené à penser un projet visant à respecter et à préserver la végétation présente sur le site avec une volonté de diminuer l’impact visuel bâti et de son parc de stationnements.

Le nouvel édifice a été pensé comme trait d’union entre le tissu pavillonnaire, le Centre Social et Culturel de Peri et les immenses espaces boisés précédemment décrit. De plus, tirant profit de l’accès limité à la parcelle, le bâtiment de la gendarmerie s’implante de manière claire par rapport à la voie publique et permet d’identifier ce dernier, tandis que l’accès des bâtiments consacrés aux logements se veut plus discrète.

Afin de respecter l’essence du lieu, le parti architectural a été de composer les éléments bâtis avec les éléments paysagers du site, en intégrant les volumes dans la topographie et en insérant la végétation locale au cœur du projet.

L’architecture des édifices se veut à la fois sobre et efficace, répondant à une nécessité fonctionnelle et adaptée à l’environnement qui l’entoure.

Les différents bâtiments sont desservis par des accès distincts dont chacun possède son propre espace dédié. Ainsi, l’espace consacré au bâtiment de la gendarmerie se distingue de l’espace consacré aux bâtiments des logements tout en favorisant une certaine harmonie de l’ensemble. L’aire de jeux et l’espace collectif en partie Sud servent d’articulation à ces deux espaces.

La gendarmerie se matérialise par un volume unique, simple et compact afin de maximiser les espaces et garantir l’efficience entre les différents services du bâtiment. L’implantation de cette dernière se fait dans l’alignement du chemin de Saint-Antoine, à l’Est de la parcelle : cette disposition permet à la fois de traiter le bâtiment comme signal visuel depuis l’espace public mais aussi, elle permet, en encastrant le bâtiment dans la colline, de protéger les parties les plus sensibles susceptibles d’être exposées à d’éventuelles manifestations ou d’autres sollicitations.

Le bâtiment est composé de deux équerres imbriquées se développant sur deux niveaux (un rez-de-chaussée et un étage) : d’un côté, se trouvent l’espace extérieur central, les garages, les magasins et les locaux techniques, de l’autre, se situent les bureaux des différents services, l’ensemble des espaces d’accueil et les locaux destinés au personnel. Des patios intérieurs ont été créés en cœur de bâtiment afin d’apporter un éclairage naturel à l’ensemble des locaux qui le nécessitent. Ces patios sont de véritables générateurs de lumière pour les espaces de travail et de circulations, apportant confort et bien être pour les usagers. Les flux de circulations ont été optimisés, rationnalisés et pensés afin de garantir de manière maximale la sécurité des personnes, des biens et des informations.

La partie logements se décomposent en trois bâtiments monolithiques à trois étages, orientés vers le sud et largement ouverts sur le paysage. Tirant parti des 20 m de dénivelé au Nord du site, les bâtiments s’installent dans la pente, en recul du lit de la rivière. Le choix de créer trois volumes distincts permet également de créer des coulées vertes entre chaque bâtiment d’habitation et permet de prolonger la végétation de la colline à travers ces interstices, accentuant ainsi l’insertion du projet dans son environnement.

Ces bâtiments d’habitations sont en retrait par rapport à l’espace public afin de préserver l’intimité des logements. L’accès à ces constructions se fait par une allée droite, légèrement décaissée pour la dissimuler dans la pente. À cette allée vient se greffer un soubassement en pierre, commun aux trois bâtiments d’habitations, renforçant la cohésion de l’ensemble et venant couvrir partiellement la desserte.

Les stationnements dédiés aux habitations viennent s’implanter dans l’épaisseur de cette allée afin de ne pas impacter visuellement le paysage par l’omniprésence de véhicules. Une desserte pour les piétons accompagne cet axe, dans le but d’optimiser les circulations entre la gendarmerie, l’espace public, les logements et la partie extérieure collective au Sud. Les appartements sont tous doublement orientés et de généreux balcons et terrasses plantés viennent prolonger les différentes pièces vers l’extérieur. Les espaces extérieurs des appartements permettent aussi de protéger du soleil les façades généreusement vitrées.

Les matériaux, tels que la pierre naturelle, ont été choisis en fonction de leur durabilité, de leur facilité d’entretien et de maintenance mais aussi en fonction de leur performance environnementale et leur aspect endémique au site. L’impact carbone de la construction en général a longtemps été négligé, alors qu’il est équivalent à environ 50 années de consommation énergétique du bâtiment. Il est maintenant pris en compte dans la nouvelle réglementation environnementale et notre équipe a donc souhaité s’inscrire pleinement dans cette démarche de sobriété carbone.

Le projet a donc la volonté de s’inscrire dans le paysage corse, avec une végétation spécifique issue d’un sol et d’un climat particulier. La végétation qui viendra en complément au projet a été sélectionnée en s’inspirant du maquis corse, marqué ici par une espèce dominante, le chêne liège et les espèces compagnes (arbousiers, cistes, bruyères, pistachiers…). Cette végétation méditerranéenne, au sol à tendance acide, est l’élément charnière du paysage local. Elle permet de souligner le relief avec une strate arborée basse tout en apportant un volume constant par son feuillage persistant et sombre.

La sobriété de l’architecture et l’humilité vis à vis du site nous ont semblé être une réponse adaptée à la recherche de qualité dans un contexte général délicat, tant par la disparition progressive des matières premières que par la dégradation visible du milieu naturel. Le projet se situe au croisement de plusieurs enjeux interdépendants, que ce soit l’approche bioclimatique et passive indispensable au démarrage d’un projet, mais aussi et surtout la réflexion globale incluant l’impact carbone du bâtiment, et donc l’estimation très tôt des indicateurs comme l’énergie grise qui entraînent les ouvrages vers une réelle frugalité énergétique et environnementale.